Voilà un groupe que j'affectionne particulièrement, et ce depuis leur 1er album, Funeral en 2004-2005. Cette formation canadienne, de Montréal plus précisément, fait preuve d'une alchimie créatrice dans sa musique. Entre fanfare et rock alternatif, les crossovers et chemins de traverse sont nombreux aussi bien au niveau des instruments, des styles que des thèmes évoqués. Le thème récurrent des souvenirs, d'une recherche de repères, embrassent un urbanisme musical. Les quartiers, le voisinage évoqués dans le 1er album (Neighborhood #1 à 4) composent une ambiance de deuil, de neige, d'isolement mais aussi de renaissance, de quête de lumière.
Leur 3e album, The Suburbs, adopte le fil conducteur des banlieues nord-américaines à travers souvenirs d'enfance, amours séparées par des frontières urbaines, culturelles, sociales qui appelleraient de leurs voeux une guerre (Suburban war) jamais commencée ni finie contre l'étalement urbain (Sprawl I & II). Une belle métaphore entre ce que l'on est et ce que l'on devient comme le précise Win Butler : "Je pense que ça parle du fait d'être capable de dessiner une frontière entre ce qu'on était avant et de ce qu'on est devenu, de sentir la continuité de la vie. On peut vite se sentir étranger à sa propre vie quand il n'y a plus de lien entre l'endroit d'ou on vient et l'endroit où on va." (Rock & Folk n° 517 - septembre 2010).
Je vous invite à regarder et à participer à la vidéo de "We used to wait".
