Affichage des articles dont le libellé est science-fiction. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est science-fiction. Afficher tous les articles

jeudi 22 avril 2010

JG BALLARD : Entre anticipation sociale et science-fiction urbaine

James Graham BALLARD (15 novembre 1930 - 19 avril 2009), écrivain britannique est décédé il y a un an. Si tout le monde ne connaît pas l'auteur, certains connaissent l'adaptation au cinéma de ses romans : L'empire du soleil par Spielberg (autobiographie sur son enfance dans une Shanghaï occupée par les Japonais), Crash ! par Cronenberg (sur la fascination de l'automobile qui devient objet mortifère et érotique).

La "Trilogie de Béton"

Publiés entre 1973 et 1975, ces trois romans forment le coeur de l’oeuvre ballardien. L’auteur affirme ici pleinement son univers dystopique : dans un contexte urbain (et de plus en plus suburbain) pesant, il explore les effets de l’évolution technologique, sociale, écologique, et les nouvelles mythologies qui en découlent, sur la psyché de l’homme contemporain. Une édition française des trois titres regroupés a paru en 2006, avec une éclairante préface de Xavier Mauméjean.

Crash !
Après avoir causé la mort d'un homme lors d'un accident de voiture, James Ballard, le narrateur, développe une véritable obsession pour la tôle froissée. Enrôlé par Vaugham, un ex-chercheur qui aime reconstituer des accidents célèbres et va même jusqu'à en provoquer pour assouvir ses pulsions morbides, Ballard se verra progressivement initié à une nouvelle forme de sexualité : le mariage de la violence, du désir et de la technologie. Quel est le destin de l'homme dans un monde perverti par les machines ? Peut-on rester maître de son corps, de son âme, dans une société qui est chaque jour un peu plus déshumanisée ?

L'Ile de béton (Concrete Island)
Ce roman est inspiré d’un fait-divers. Victime d’un accident sur un échangeur autoroutier de banlieue, un automobiliste finit sa course 30 mètres en contrebas dans un no man’s land. Blessé, coupé du monde, entouré et surmonté par les signes inaccessibles de la civilisation, il devra, tel un Robinson moderne organiser sa survie avec la compagnie épisodique d’une micro-communauté de marginaux.

I.G.H.  (High Rise)
Ballard décrit ici la balkanisation progressive d'un immeuble de grande hauteur dédié à l'habitation. A la suite d'une simple panne d'électricité, la hiérarchie sociale implacable que reflète la verticalité du bâtiment est brusquement remise en cause, et la sauvagerie reprend ses droits.

La révolte des "classes moyennes"
 
Millenium people
 
D'après Ballard, c'est l'urbanisation, la notion de progrès et surtout le sentiment de confort qui font courir les cadres moyens et les fonctionnaires débonnaires à leur perte. C'est ce qu'il explique durant tout ce roman paru en 2005 où les habitants du quartier huppé de Chelsea en viennent au terrorisme, la paupérisation progressive des classes moyennes les amenant à devenir le nouveau terreau de la révolution.
 
La  galaxie BALLARD
 
L'excellent site britannique Ballardian.com, explore aussi bien la "ballardosphère" - à savoir les sujets traités dans les écrits de Ballard comme une modernité dystopique, des paysages urbains désolés et l'exploration des effets psychologiques de l'évolution technologique, sociale ou environnementale.- et fédère une communauté d'artistes et d'écrivains trouvant leur inspiration dans l'oeuvre de Ballard d'où de nombreux liens avec l’art contemporain, expositions, films... .