L'opposant chinois Ai Weiwei est plus connu pour son activisme politique que pour ses oeuvres. A l'occasion de l'exposition qui se tient au Jeu de Paume à Paris du 21 février au 29 avril 2012, ses "paysages provisoires" (2002-2008) présentent un instantané d'une Chine qui plonge dans un "urbanisme" imposé, adepte de la tabula rasa au nom d'une course au toujours plus. En Chine, depuis 1949, l’État est propriétaire de toutes les terres du pays, ce qui lui permet de construire – et aussi de démolir – sans être tenu de négocier avec des propriétaires. Avant que ne commence un nouveau chantier apparaissent subitement de vastes terrains vagues. Là où, peu de temps avant, se trouvaient des hutongs, ces petites ruelles typiques de la Chine traditionnelle, on ne voit plus que débris et gravats.
AW12 Paysages provisoires, 2002-2008 Tirage couleur © Ai Weiwei |
Par ailleurs, Ai Weiwei a enregistré l’évolution de la construction du stade national de Pékin, parfois en continu sur une période de vingt-quatre heures. Bâti pour les J.O. de 2008, il a reçu le surnom de « Nid d’oiseau » en raison la disposition apparemment aléatoire des nombreux piliers qui constituent son enceinte.
AW15 Stade olympique, 2005-2008 Tirage C-print © Ai Weiwei |